dimanche 24 mai 2009

Mister Bob Dylan


A systole régulière, notre melting pote Zimmerman vient cocher notre diagramme de pèlerin sur cette foutue terre où combien de nos rêves ont été écrabouillés depuis les sixties. En 47 ans le virginien a balancé quarante sept soucoupes de folk blues dont la plupart ont laissé des traces étoilées dans nos jours de coton. Voilà qu’aujourd’hui atterrit sur l’aire viciée de nos country together through life, un ovni incandescent sur nos planchers des vaches, avec en prime soufflante d’accordéon. Et là le Bob nous balance deux merveilles pour le prix d’un kilo de beef, un cd de déhanchement et un autre où défile sa bio musicale, le truc pour piquer au bourdon nos cœurs nostalgiques ou rappeler aux jeunots nos trips de vieux enfants de la fratrie.
Ensemble à travers la vie titre le disque et c’est bien ce sentiment de traversée du temps qui nous submerge, ce sentiment d’intemporalité d’une musique où les mélodies nous refilent leur sang de cerises, où le nerf du blues toujours sous l’épiderme nous flanque un cœur gros comme un camion d’amplis, où les rythmes folkeux, bluesy ou même ici latino nous font tourner en baguette de sourcier. Et puis cette voix étrange, qu’on reconnaitrait dans le plus épais fog, qui pourrait être horripilante mais qui colle si bien à nos irritations mélancoliques, voix cornemusante à ses débuts, gramophonante qui s’est bouquetée vers les amygdales, enrouillée, voix d’outre tube à couleurs écrasées.
Alors revient au ralenti notre jeunesse pas dorée où on glissait les vinyles sous le pull.
Le temps des petits baloches perdus avec lampions suspendus aux branches des tilleuls, le temps de chez Laurette où dans le reflet du juke-box on matait la fille du nord déhanchant sur ses quilles un corps de frissons, le temps où ses yeux en harmonica nous déchiraient le ventre. Alors on s’accoude au bon vieux flipper et on envoie l’âme rouler dans tous les coins du corps, on repasse notre adolescence de pattes d’eph et sur le formica on retrinque à notre vieux cœur de sioux qui marche toujours sur les sentiers des lendemains poétiques.
A diastole régulière notre mister Dylan vient nous remettre deux tunes de bonheur dans la cage thoracique.

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