jeudi 4 juin 2009

En commençant à jardiner

En commençant à jardiner, je n’ai fait que reprendre les gestes de mon père, observés dans l’enfance. Je n’ai fait que poursuivre cette grande tapisserie de terre de la première heure. En nouant mon premier point de semis, je n’ai fait que tirer le fil de nos lignées de vie jardinière, continuer patiemment de coudre à nos peaux de passage la terre nourricière, mélanger à la chair ce terreau élémentaire, retourner régulièrement la nuit pour y planter du ciel, remuer tous ces silences qui cachent le cœur, atteindre le centre de l’âme sous la couleur rugueuse des mottes.

En commençant à jardiner, je n’ai fait que réapprendre à vivre, à rapprocher mes mains du battement du monde, à comprendre l’éloignement de mes commerces avec cette culture retenue mais éclatante de l’éclosion. Je n’ai fait qu’agrandir mon lopin mélancolique mais souvent arranger de sourires mes instants et retrouver mon enfance moqueuse. En caressant les poussées verdies je ne fais que lire la terre, récolter enfin mes questions avec leur monnaie de songes. En commençant à jardiner je n’ai fait que chemin vers le regard émerveillé des peintres de Lascaux sur la création.

1 commentaire:

  1. Finalement, c 'est de dire que la passion de faire qqchose qui plait permet d'avoir un regard émerveillé...
    Pour chacun , cela est différent !!!!

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