dimanche 17 janvier 2010

INVICTUS



C’est ainsi que Clint Eastwood a baptisé son dernier grand opus. Invaincu !

Plus il vieillit, plus il sort les grands crus. Il est loin le Harry primaire et expéditif, le cow-boy fringuant et pistoléro, le justicier des hautes plaines ou le cavalier pale. Son héros cette fois s’appelle Nelson Mandela, le survivant de trente années de bannissement, le résistant des townships, et il fallait la manivelle d’un chevronné pour oser mettre en scène ce président magnifique, de la carrure d’un Luther King et de la force d’un Gandhi.

Et pour mettre en lumière l’intelligence politique et la grandeur de cet homme il a choisi sa très habile implication dans l’histoire de l’équipe Sud-Africaine de rugby, au moment de l’organisation par son pays de la coupe du monde.

Une fresque Historique qui a la beauté de la fable. Faire le choix d’imposer son autorité en respectant ses anciens geôliers et en s’opposant au désir de vengeance des siens arrivés au pouvoir. Pour imposer le nouveau métissage de l'état, redonner paradoxalement des couleurs aux anciens maillots de l’apartheid. Pour asseoir l’idée de changement sans violence, ouvrir tous les cœurs au support d’une équipe conservée malgré sa couleur univoque.

Evidemment du nanan pour Eastwood qui adore ficeler les petites et la grande histoire même si parfois il a l’admiration un peu appuyée. Il a volontiers la caméra lyrique et ne ménage pas les effets d’âme. Comme dans ses autres films, compositeur lui-même, il a toujours le juste accompagnement musical. Sans compter un acteur formidable Morgan Freeman.

Un très réussi portrait donc de ce capitaine indomptable Nelson Mandela qui a forgé son destin dans la lecture en prison d’ Invictus ce poème de William Henley :



Invictus



Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbow'd.

Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.

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