mercredi 13 janvier 2010

Salut Solo




La liberté se pave d'un linceul de regrets. Mais ai-je vraiment eu tort.
Tous les chemins ne mènent-ils pas à la mort? Qui n'échangerait pas cent ans d'ennui contre trente cinq ans de vie. J'ai voulu voler pas voulu marcher voulu réchauffer ma couenne de papier. Voilà ce que Mano Solo chantait en 1997 sur "Je ne sais pas trop". Sa voix déchirait la chambre de Manon ma fille. Sa voix en douleur rockant sa colère contre le chômage ou l'exclusion, guinchant l'amour, flamenquant le cafard ou bluesant le sida. Ces paroles collées à la peau qui bouleversaient ma fille.
J'entendais cet à vif en sachant qu'il criait la brûlure de ces années sida qui mettaient en lambeaux ma propre jeunesse libérée et chantante, mes illusions de lendemains révolutionnaires, de plein emploi, bonheur acquis et sans préservatif...
Mano Solo de son vrai nom Emmanuel Cabut, fils de Cabu ne perdra pas sa colère dans de tristes vieillissements. Il est mort ce 10 janvier à 46 ans.
Je pense à ma fille.

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