vendredi 29 octobre 2010

La mystèrieuse étoile


On a dépassé les filatures, les scieries, plus que les bornes kilométriques, de petits nuages d'un rose de confiserie, cependant qu'un fin croissant de lune se lève. On se coule dans l'inconnu, sous tous ces becs de jazz qui cuivrent l'anthracite, sous tout ce swing au cadmium qui pulse ses blues notes. Sous le feu des tournesols. On écrit le front contre la nuit. A cette mystérieuse étoile dans la loupe du porte-plume, dont chaque poème garde un petit grain dans ses mots-lumière.
A cette planète porteuse qui nous a fait migrant dans une grande jam stellaire. Sur cette boule qu'on prend pour le nombril des sphères dont les chorus de plus en plus dissonent. Sur cette galette dont les sillons chahutent l'aiguille et qui pourrait valser dans le grand trou noir. On écrit pour ne pas trop garder les pieds sur terre, sur ce manège où nos solos sont cautères sur un cheval de bois. On écrit avec le boitement de Jules Laforgue dans ces bois de pins où depuis le commencement du monde, il fait toujours nuit.

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