vendredi 1 octobre 2010

Sous le toit soulevé


Sous le toit soulevé, le matin s’est tu. L’amour ne chante plus sur le petit brûleur. Envolé le froissis des parlottes qui bouchait les fissures, la pluie mâche le papier à roses qui collait peaux et murs.
Monté d’un fond de terre, d’une mer basse d’ardoises ou tuiles, sorti des jupes de pierres tendres, on n’ose regarder la ville dans son emmurement vertical, ses vertiges de verre, ses étagements d’ombres. Parce qu’on a pris racine dans un lieu-dit, pris mesure par ses arbres, on bute sur ses babels. On ravale sa langue.
On a l’œil serré par chaque trou dans l’immense mâchoire, devant l’écrabouillement de ces existences dont les suaires pendent. On a le cœur crevé par chaque élan de grue et cette boule qui ruine un bonheur de quatre sous peut-être, mais rassuré par les battements de l’écorce. Ce bonheur sismographique des petites gens.
Sous le toit raclé, le matin casse. L’amour ne poinçonne plus la lingerie aux lilas. Englouties la guinche des corps, la cerisaie des baisers. La pluie fiente sur la layette.

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