mercredi 17 novembre 2010

La table rouge


La table rouge était vide. Restait ce folio abandonné sur la banquette. Ce numéro 90-60-90 griffonné en page de garde. L’impression maintenant moins d’un oubli que du collage d’un morceau de puzzle. Le sentiment d’avoir bougé la pièce noire d’un immense échiquier. La table rouge était vide. Soudain le lieu semblait dangereusement pencher.

La table rouge était vide. Restait ce polar en carafe dans le décor. Ce coulis d’un frisson dans les os, un air free détimbrant la belle harmonie. L’impression d’un accroc détissant la tranquille balade au petit bonheur. Le sentiment d’être piégé dans la filature d’une drôle de trame. La table rouge était vide. Soudain le lieu semblait sournoisement se refermer.

La table rouge était vide. Restait ce bouquin de John Le Carré. Cette phrase soulignée d’un brillant à lèvres : « Ecrire c’est comme se trouver dans une maison vide et guetter l’apparition de fantômes. »

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