dimanche 18 mars 2012

Giboulée



Neige fait l’hiver. Hirondelle épingle le printemps, un seul mot confond mars. Alors quand on s’éveille sous un ciel d’étain, très vite il jaillit attendu sur nos lèvres : giboulée.
Neige, à peine chuté, le mot fond sur la langue. Tout le temps de son effondrement lumineux, il garde son chuchotement. C’est l’œil, sous sa tombée assourdie, qui va lui donner de la couleur, du rire circulaire. De l’euphorie communicative dans la bataille tourbillonnante. Neige, à peine chu le mot fond sur l’âme.
Giboulée, à peine gobé, le mot roule sur la langue. Tout le temps de sa précipitation éteinte, Il garde son égrènement. C’est le tympan, sous son frappement orageux, qui va lui donner de la musique, de la gaieté cristalline. De la joie répandue dans la bataille bleutée. Giboulée, à peine giclé, le mot perce la peau.

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