mardi 13 mars 2012

L'agent jeté par les fenêtres



Depuis que j’ai ouvert ce blog, j’ai plusieurs fois traité du suicide au travail. Notamment le 31 mars 2009 où je rappelais qu’il se produisait 1 suicide par jour dans le monde du travail et le 17 septembre 2009 à propos de la sinistre liste des morts pour France-télécom, 23 décomptés ce jour-là, (On attend, d’ailleurs toujours le procès pour homicide des anciens dirigeants).
Bien sûr, un peu plus de deux ans après, dans notre belle démocratie du travailler plus pour mourir plus vite, rien n’a changé. Mais Les suicidés de la société productiviste ont le plus souvent l’élégance de le faire chez eux et dans le silence après de longues dépressions qui permettent de détourner les raisons de leur mort vers des problèmes dits personnels. Comme si le travail n’était pas en soi un de nos premiers problèmes personnels.
Depuis quelques semaines, après Renault et France-télécom, c’est au tour de la Poste de rentrer dans l’actualité des entreprises de nettoyage. Avec une spécialité relevée dans mon blog du 24 février et réutilisée le 2 mars : la défénestration. Hier un récalcitrant à Trégunc a préféré la pendaison. Mais ça restait dans les cordes de l’entreprise. Comme pour les autres drames on retrouve les mêmes causes, la course à la rentabilité, le harcèlement, la mise au placard. Et bien sûr comme dans le cas de France télécom la libéralisation de ce service public avec pour première conséquence une formidable dégradation des conditions de travail.
Mais que les salariés se rassurent. La direction de la poste a fait part, à cette occasion, de sa « vive émotion » et a mis en place une « cellule de soutien psychologique ». Bientôt le fameux fonctionnaire partant en retraite non remplacé le sera par un psychologue. C’est dire l’avancée mentale de notre société.
Et puis cerise sur la tempe, La Banque Postale va proposer à ses salariés de devenir actionnaires en leur réservant une part de 2,99% de son gâteau. (À 3% les représentants du personnel auraient eu un élu)…La bourse ou la mort.

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