lundi 25 juin 2012

Le mort au violon






Les uns craquent pour des lofts aux States, les autres transfèrent leur petit business in England. Les riches ont un problème avec la France et ses deux mots « égalité », « fraternité » des frontons. Ils ont du mot « valeur » un sens quelque peu étriqué et personnel. (Merci pour le petit personnel…) On résume cet incivisme par l’expression pudique : « l’exil fiscal ». Question persos et faux- derches les artistes et les sportifs de haut niveau sont champions. Mais eux optent le plus souvent pour l’horlogerie suisse. Ainsi des quatre premiers tennismen (les pauvres qu’on abrite d’un parapluie pendant les secondes du repos à Roland-Garros…), les coureurs autos …et tous ces mercenaires du foot qui choisissent de cramponner le gazon étranger pour préserver leur oseille. Et bien sûr, tout ce minable petit monde ne trouve aucune indécence à porter par ailleurs le maillot tricolore. Ce qui constitue un véritable hold-up moral. Mais bien sûr ça n’empêchera pas les râleurs canapeurs et biérreux, frontistes y compris comme les smicards à 2% d’augmentation de supporter tous ces millionnaires du rond de cuir.
Et de faire une minute de silence pour un Thierry Roland, ce triste franchouillard que d’aucuns verraient bien au Panthéon.
Si le plus indécent vacarme médiatique s’est déchainé pour ce mort du 16 juin, le plus mortel silence a couvert la célébration le 19 juin, quai de Valmy, des 264 anonymes morts dans la rue depuis 6 mois. A une moyenne d’âge de 49 ans. A cette occasion, le collectif des morts de la rue a édifié un monument éphémère sur un mur portant le nom de toutes ces personnes. Cette hommage a eu lieu là où un homme dormait la tête sur son violon et a été retrouvé noyé. Un exilé social au beau pays des exilés fiscaux.



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