dimanche 25 novembre 2012

Barbara







On ne sait pas ce qui prélude à ces exhumations commémoratives, ces ressorties des ombres. 15 bougies funèbres sur le piano dont on soulève l’aile noire. Et voilà la longue dame brune frissonnant dans la lumière jaune des feuilles d’automne.
15 ans dont on ne saurait comprimer l’atmosphère, finalement qu’on résume à
La poussière crayeuse en bas d’un tableau. 15 ans laissant un petit tas de jours au tourbillon du vent. Un petit tas de cendres. Nos reculades devant la nuit.
15 ans, nous avons tant aimé cette voix qui revient dans nos meurtrissures. Qui funambule sur le clavier des sentiments. Cette voix d’outre enfance sur le fil du couteau. Cette voix si nue sur la peau. Ses griffes et ses échardes. Sa danse sur les tessons des murmures. Cette voix qui ruisselle et s’échappe. De Pierrot et Poucet, chaperon rouge et Colombine.
Et nous aimons tant cette voix de mûre et d’âme égratignée. De flammes et copeaux. De cailloux perdus et de géographie amoureuse. Cette voix qui nous touche où le cœur a mal.
Et nous aimons tant cette femme qui s’offre et nous met en larmes.

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