vendredi 23 novembre 2012

Faut rigoler...faut rigoler...




Au début on rigole, on se tord les boyaux. On se marre, se gondole. Au théâtre ce soir chez les bourges cocus, on se tape sur les cuisses. Au guignol on compte les gnons, les coups dans les parties électorales. Et puis la farce dure et le rire se colore de bile. Vient la nausée. On s’aperçoit qu’on rit avec tout le monde de notre mort. La chute de l’Homme. Qu’on s’esclaffe devant sa dépouille. Qu’on se bidonne devant la bête.
Certains croient encore à la fin du monde le 21 décembre 2012, mais ils sont en retard. Il est trop tard pour Bugarach. Nous sommes, depuis longtemps, des spectres, des ombres errantes, des silhouettes découpées pour tous ces montreurs qui nous guignent derrière l’écran, qui nous enferment dans la quadrature de leurs paraboles. Nous ne sommes que les spectateurs de leur comédie d’ego.
Nous ne sommes plus que les faire-valoir de leurs telling stories. Les personnages de leurs affligeants sitcoms. Leurs amuse-gueules. Sûrement, ils ouvrent nos portes aux loups.

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