samedi 2 février 2013

Le bol /6/ Le petit bol de MATISSE




Objets inanimés avez-vous donc une âme
? Je me souviens d’avoir longtemps tourné autour de cet alexandrin lamartinien. M’intéressant peu à leur sens plastique, je n’ai dû, alors, creuser réponse qu’en retournant les objets sous l’angle de leur emprise affective. Depuis je sais que seule que l’émotion poétique et la rêverie esthétique peuvent délivrer l’âme d’une matérialité.
Devant le petit bol de Matisse, son tracé radical, sa fraîche effervescence, on ressent, ce coup de foudre, cette incision de l’oeil fulgurant. Brûle, dans ce négatif tout l’aura symbolique de ce cratère arraché à la glaise. La flamme parcourant le trait illumine à la fois la structure et l’évidement, éclaire le plein et le vide de l’espace.
Le petit bol connait la plénitude sous la l’éclairante pulsion qui l’inscrit dans le souffle de la Création. La ligne pénétrante entoure les mots de lao Tseu : Nous fabriquons un récipient à partir d’une motte d’argile, c’est l’espace vide dans le récipient qui le rend utile…si le tangible le construit, c’est l’intangible qui le rend utile.


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